Ce blog va subir quelques mises à jour, rafraîchissements et réparations. La colonne à droite n'a plus été entretenue de longue date et nécessite quelque dépoussiérage, que je viens présentement de démarrer. Certains liens vers des vidéos youtube ne sont plus actifs, ce qui nuit à la lecture des posts concernés, privés d'une partie de leurs illustrations musicales. Dans la mesure du possible, je vais donc tâcher de les remplacer et je tâcherais également de remplacer ou supprimer certains liens hypertextes qui ne seraient plus actifs. Je remercie d'ors et déjà celles et ceux qui m'ont signalé quelques liens "morts" par mail. Sachant qu'il y a 54 posts publiés, je ne garantie pas un résultat à 100% mais "on fera au mieux", la priorité étant surtout que les illustrations vidéo soient à nouveau présentes.
Durant cette période, il est possible que le blog subisse quelques légères et temporaires perturbations. Je m'excuse par avance pour la gêne occasionnée.
La fin des travaux sera signalée par un nouveau post.
Merci de votre patience et de votre fidélité. A très vite pour de nouvelles aventures et très bel été à toutes et à tous !
Mais comment, comment je n'ai pas trouvé ce blog jusqu'à maintenant??? Merci pour ce travail exemplaire, équilibré, foisonnant - j'ai passé des heures à l'explorer, et cette lecture m'a décidé à cesser de procrastiner et à enfin me mettre au serbe / croate / bosnien / monténégrin / whatever (la première langue quatre-en-une, quelle révolution dans l'apprentissage linguistique!).
RépondreSupprimerBravo aussi pour le taillage de costard à Kusturica. J'avoue aimer encore ses films, jusqu'à "Chat noir, chat blanc" inclus (qui indépendamment des agaçants clichés balkaniques, est en soi une comédie hilarante) - je n'ai plus eu envie de voir les suivants qui me semblaient reprendre désormais toujours la même imagerie et les mêmes recettes. Adolescent, j'avais ressenti un malaise à l'époque d'Underground, qui s'est approfondi quand j'ai eu la "chance" de voir le No Smoking Orchestra en concert: quelque chose, dans la musique comme dans l'exaltation du public, me semblait malsain... Impression confirmée lorsque j'ai eu connaissance du positionnement politique de "Kusta". Il reste qu'il y a dans son histoire quelque chose de triste: il me semble qu'à l'époque où ses premières dérives sont perceptibles, Kusta se laisse surtout embarquer par idéalisme et naïveté politique; il a l'air de faire partie de ceux, j'en ai connu, qui ont suivi la propagande serbe en croyant défendre la Yougoslavie de "fraternité et unité" (le génie politique de Milosevic, c'est bien d'avoir su ajuster son discours sur deux tableaux: "fédéraliste" et "nationaliste" - matrice de la convergence rouge-brune... Il excellait par ailleurs au détournement de sens propagandiste, cf la farce de la "révolution anti-bureaucratique", i.e, la mise au pas des républiques et des provinces autonomes). Si la propagande serbe est déjà à l'oeuvre dans Underground, ce n'est qu'après je pense que Kusturica, en partie parce que sa mégalomanie l'empêche de revenir en arrière, s'enferre jusqu'à aligner totalement ses convictions politiques et religieuses avec ses erreurs et son aveuglement du temps de la guerre. Il y a des personnes qui ne peuvent pas reconnaitre s'être trompées, et qui se condamnent ainsi à la fuite en avant.
RépondreSupprimerLe film lui-même, sans doute parce que Kusturica est malgré tout trop bordélique, trop foutraque pour être un bon propagandiste, déborde quand même la visée étroite de ses commanditaires de la télévision serbe, et garde quelques grands moments (notamment la mélancolie yougostalgique de la scène finale...).
A l'époque, il m'avait surtout semblé que le jury de Cannes faisait dramatiquement erreur en croyant décerner une Palme d'Or en hommage à Sarajevo (ce thème était un leit-motiv des articles de presse de l'époque - surréaliste quand on a conscience du parcours politique ultérieur de Kusturica, déjà en germe dans le film).
Et à vrai dire c'est comme ça que j'ai toujours compris le dédain d'Angelopoulos faisant son esclandre à Cannes. Sans vouloir me mettre à la place d'Angelopoulos, j'ai toujours vu dans cette attitude autre chose que de l'arrogance: le problème n'étant pas pour lui de ne pas avoir la Palme d'Or, mais de perdre face à Kusturica, et au nom de Sarajevo, alors que le film cette année-là qui défendait une vision multiculturelle et humaniste des Balkans, le film qui rendait un hommage appuyé à la culture (sur)vivante de Sarajevo au milieu des snipers et des ruines, c'était bien justement "Le regard d'Ulysse" et pas "Underground". C'est aussi un film qui ne montre pas les Balkans comme un espace de sauvagerie et de folie, mais comme une région prise dans les soubresauts des frontières et des idéologies européennes, et qui questionne les états-nations d'une façon qui fait écho à une phrase de Maspero (dans Balkans-transit) qui me semble très juste:
« Qu’on ne me parle pas d’une quelconque sauvagerie propre à je ne sais quelle particularité balkanique. Moi c’est bien d’Europe et d’Européens que je parle. […] Srebrenica a été aussi douce à vivre que Bellac et Dubrovnik plus facile que Naples. Les Balkans n’étaient pas, ne sont pas une parenthèse dans l’Europe, et s’il y a un abcès, il n’est pas balkanique mais européen. »
Cher Frédéric, bienvenue dans la "yougosonic connection" et merci pour tes commentaires.
SupprimerBien vu pour la "langue quatre en une" ;-) je pique.
Sur Kusturica, moi aussi j'aime encore certains de ses films, même si, comme je l'ai dit dans mon post, je suis très mal à l'aise sur certaines approches, surtout si on les met en perspectives avec son idéologie.
Je suis d'accord sur le côté dépit/déception, presque déception amoureuse, dans le basculement de Kusturica au départ, et le fait qu'il pense, comme beaucoup à cette époque, et comme tu le relèves très justement, que c'est en misant sur la Serbie qu'on va sauver la Yougoslavie.
Par contre, je ne suis pas persuadé que ce soit par fierté ou mégalomanie qu'il ait refusé de revenir en arrière (même si c'est quelqu'un de profondément mégalo). Quand on lit certaines de ses interviews ou articles sur lui, on voit quand même que c'est un choix assez réfléchi, construit. Après, il y a le côté excessif typique des nouveaux convertis, comme certains français "de souche" qui se convertissent à l'Islam et qui sont parfois farouchement intégristes (j'ai connu quelques cas).
Il y a enfin un autre aspect, c'est celui, plus mafieux, des relations avec les politiques et assimilés : Kusturica reçoit du fric, notamment de la Republika Srpska, pour financer ses projets pharaoniques. Il a des liens très clairs avec les différents pouvoirs serbo-serbes et en tire de solides profits : forcément, ça oblige à une certaine allégeance.
Merci pour l'anecdote sur l'attitude d'Angelopoulos. Je ne m'en souvenais pas, mais c'est tout à son honneur. Quant à la phrase de Maspero, dans ce magnifique bouquin qu'est "Balkans Transit", c'est un des nombreux crédos qui habite ce blog.
Sur ce, bien à toi, et au plaisir d'échanger ici ou sur FB (j'ai vu qu'on était ami) à l'avenir.