samedi 28 mars 2020

LA DISCO EST ELLE SOCIALISTE ?

"Socialistički disko, Ples iza jugoslavenske baršunaste zavjese", en français "disco socialiste, la danse derrière le rideau de velours yougoslave", est le nom d'une compilation sortie en 2018 sur le label indépendant croate Fox & his Friends. Disco socialiste ? Accoler ces deux mots relève presque de l'oxymore, tant le pouvoir d'évocation de chacun semble renvoyer à des univers opposés. Ce binôme sémantique a probablement et avant tout une vocation marketing, celle de surprendre, de dérouter, voire de provoquer, et partant, de susciter l'attention et la curiosité. Mais le titre de cette compilation dépasse peut-être cet aspect purement marketing, pour faire véritablement sens, on le verra.

mercredi 25 mars 2020

ASTERIX LE YOUGAULOIS


Petit clin d'oeil yougosonique à Albert Uderzo, qui vient de nous quitter, rejoignant son complice Goscinny au banquet éternel des auteurs de BD, où, je l'espère, la cervoise coule à flot, les sangliers grillent en continu, Bretécher tient le bar-tabac et Fred deale de la bonne dope...
 
Asterix et Obélix ont aussi bercé des générations de Yougoslaves, les aventures du "Gaulois réfractaire" à la domination romaine ayant été traduites et publiées dès les années 60. La BD est très populaire encore aujourd'hui, et je pense qu'elle s'est même mariée à merveille avec certains traits de la mentalité locale.

dimanche 15 mars 2020

TOUTE RESSEMBLANCE AVEC DES FAITS D'ACTUALITE...

En 1982, le cinéaste serbe Goran Markovic tournait son film le plus singulier et le plus impressionnant: "Variola Vera", inspiré d'un fait réel, à savoir l'épidémie de variole qui survint au Kosovo, avant de gagner Belgrade, en 1972. D'après la plupart des sources (ce point est parfois contesté), c'est un dignitaire musulman de la région de Prizren, qui, de retour d'un pèlerinage au Moyen-Orient, en rapporta le virus. D'abord incrédule, le corps médical prit du temps à faire le bon diagnostic, la variole étant considérée comme éradiquée depuis plusieurs décennies en Yougoslavie. De leurs côtés, les autorités essayèrent de dissimuler l'épidémie à la population, à la fois pour éviter un vent de panique, mais aussi parce que le retour en Yougoslavie communiste de cette maladie pouvait semer le doute sur la solidité du système, en particulier dans le domaine de la santé. L'épidémie se propageant avec son lot de morts, le pouvoir fut finalement obligé de rendre l'information publique et de prendre les mesures qui s'imposaient, en l'occurrence une campagne de vaccination à l'échelle de tout le pays, dont se souviennent encore celles et ceux qui ont connu cette période, lesquels font aussi état du climat qui régnait alors à Belgrade, principal foyer de l'épidémie: un climat délétère où la paranoïa le disputait à la suspicion ou à l'égoïsme.