PEACE, LOVE AND YOUGOSONIC !

Cela n’aura pas même échappé au visiteur occasionnel, ce blog a connu la plus longue pause de sa jeune existence (4 ans à peine). Plus rien n’a été posté depuis décembre dernier, et le réseau social lié au blog est lui aussi en coma sabbatique depuis le printemps. A l’heure où je reprends le clavier, remercions tout d’abord celles et ceux qui se sont émus voire inquiétés de cette absence prolongée et rassurons l’ensemble de notre estimé lectorat quant à notre santé et autres sujets de préoccupation. Je ne m’étendrai pas trop longuement sur les raisons personnelles de cette déconnexion: disons pour faire court que la «real life» était au bord de la crise de nerf depuis un moment. Cette année 2015 a donc consisté à faire une remise à plat en mode tirage de chasse d’eau. Le blog comme son excroissance facebookienne s’en sont trouvés mis en veilleuse, d’autant que ce «reset» existentiel a vu poindre en parallèle le syndrôme que connaissent occasionnellement d’autres blogueurs: le coup de la panne, la perte d’inspiration, l’impression de tourner en rond, d’avoir fait le tour, de parler de la même chose même si chaque fois d’une autre manière...
 
Et puis, il y a eu «Charlie», dont on vient de se prendre une réplique aux secousses encore plus fortes et imprévisibles. «Charlie» ou la sensation de saturation, de limite atteinte des réseaux sociaux, du blogging et de l’interactivité. Je n’ai jamais mis ces trois notions sur un piédestal, mais j’avance désormais avec elles dans la plus grande prudence, tant l’hystérie, les points de vue tranchés, les certitudes autosatisfaites, échangés en rafale dans l’immédiateté et le format bref mais intense du tweet ou du post, entre les «Charlie» et les «pas Charlie», m’ont paru aussi vains que dangereux. Il y avait certes des exceptions, des «oui, mais», des «peut-être que...», des points d’interrogation, des respirations au milieu de l’emballement, mais ils étaient le plus souvent noyés voire balayés. Rien de hautain dans ce constat. Je comprends l’émotion, la colère ou la sidération, je les ai en partie éprouvées moi-même. Mais je ne suis pas sûr que le débat à chaud et en mode épidermique dans le gros PMU virtuel du web 2.0,  soit le meilleur point de départ pour appréhender une réalité dont personne ne mesure véritablement les tenants et encore moins les aboutissants. Les attentats de janvier ont généré en moi une sensation de fin des dernières certitudes, et la revendication d’un droit à l’indécision et au recul. Ce n’est là ni indifférence, ni déni, encore moins neutralité, mais simple volonté d’essayer de garder la tête froide, pour tenter de ne pas devenir sans s'en rendre compte, un «inoffizielle Mitarbeiter» des futures polices politiques de la pensée, déjà très zélées sur le web, et bientôt près de chez vous.

Bref, entre Charlie, moi, la vie, le blog, le boulot, la politique, il a fallu prendre du champs, faire le tri, laisser rétomber, et c’est ce qu’on a fait.

Le retour de Yougosonic n’est pas lié à une volonté de réagir aux derniers événements. Ce qui précède suffira pour l’instant. Pas exclu cependant qu’on leur tende un jour quelques mises en perspective yougosphèriques, mais seulement si on trouve l’inspiration et le recul pour le faire, car le sujet est casse-gueule...

Le retour du blog était à vrai dire prévu dès cet été, encouragé par quelques amicaux "coups de pieds au cul" de Mme Yougosonic, de notre amie l’Etoile Noire et de quelques autres lectrices et lecteurs (merci à toutes et tous), frustrés d’être privés de leur dose, certes irrégulière, mais existante, d’explications documentées et souvent éclairantes sur la Yougosphère (je résume les commentaires reçus), gratuits de surcroît. Un récent séjour dans cette dernière, d’où est issue la zen et jolie photo qui ouvre ce post, a été le stimulus final m’invitant à reprendre le bâton du pionnier.
 

Continuité, nouvelles approches, mélange des deux, freestyle complet ? J’ignore encore quelles directions prendra ce blog, et c’est très bien ainsi. Malgré l’ambiance plombée et nerveuse, c’est libre et détendu que je le réouvre aujourd’hui. 

Ravi de vous retrouver, et à très vite.