dimanche 23 août 2020

ICONOCLASMES #4: PRINTEMPS AMERS




On commémorait ces derniers jours les 52 ans de l'entrée, dans la nuit du 20 au 21 août 1968, des troupes du Pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie. L'intervention armée mit fin au "Printemps de Prague", et à la perspective qu'il esquissait d'un "socialisme à visage humain".

Avec ce qui se passe actuellement en Belarus, ces commémorations ont, cette année, un goût particulier, puisque le risque d'une intervention militaire russe flotte dans l'atmosphère, de Brest à Mahiliow/Mogilev, en passant par Minsk/Mensk (pour des explications sur ces doublons nominaux, lire ici). Contrairement à ce qu'affirment tant une certaine gauche campiste ou rouge-brune, que les néolibéraux, la Belarus n'est pas un des derniers régimes communistes et anti-impérialistes, à protéger vigoureusement pour les premiers, et à faire tomber pour installer le capitalisme, selon les seconds. Si le régime a conservé des ingrédients de socialisme, il est parfaitement au fait des subtilités les plus profondes du libéralisme globalisé, de l'usage des paradis fiscaux, pour enrichir le clan au pouvoir, aux achats d'armes. Il est aussi  un satellite complaisant de l'impérialisme - économique et politique - russe, lequel considère l'ancienne URSS comme sa chasse gardée. Ce qui se joue aujourd'hui en Belarus n'est donc pas un ectoplasme bolchévique sorti des placards rouillés de la Guerre Froide, comme l'affirment les néo-libéraux, mais simplement le désir d'émancipation d'une population, fatiguée de souffrir à la fois d'un régime dictatorial et des calculs cyniques de Moscou, ainsi que parfois de ceux de l'Occident, qui parvient à faire ses "affaires", malgré les sanctions et les embargos occasionnels.

La menace d'une intervention militaire russe, si elle reste à ce jour hypothétique, rappelle bien, elle, en revanche, les procédés de l'époque soviétique. Et pour cause.
Le bloc soviétique n'était qu'un apanage, habilement recyclé, de l'impérialisme russe, qui, de surcroît, jouait la carte du panslavisme et du messianisme

lundi 10 août 2020

MESSAGE DE SERVICE: BUG DE BLOGSPOT CONCERNANT LES COMMENTAIRES


Blogspot, qui héberge ce blog depuis ses débuts, vient de modifier une partie de son back-office, c'est à dire l'interface qui permet de gérer "en interne" la publication des posts et la configuration du blog, à travers tout un ensemble de fonctionnalités: choix des polices de caractères, insertion de photos ou de vidéo, activation de liens, mais aussi esthétique générale du blog et affichage des posts, etc...etc. Comme souvent avec les GAFA (Blogspot appartient à Google!) ainsi que chez bon nombre de prestataires internet et numériques, ce changement a été effectué unilatéralement et sans prévenir les usagers. 

Je ne suis pas par principe rétif à des changements et à la nouveauté, mais je trouve l'interface moins agréable à utiliser, et certaines manipulations désormais moins ergonomiques, comme par exemple l'attribution des tags (une catastrophe!), l'affichage en deux temps de la barre des fonctionnalités usuelles (pas pratique!), l'insertion, la disposition et le changement de taille des photos (une cata aussi!), ainsi que le marqueur d'extension qui beugue affreusement (=fonctionnalité qui permet l'affichage réduit du post, accompagné de la mention "lire la suite"). C'est très dommage parce que j'avais choisi Blogspot à l'origine, non seulement à cause du bon référencement que la plateforme permet, mais aussi et surtout pour son ergonomie facile et agréable, permettant une prise en main rapide, même aux moins "geeks" d'entre nous. Donc, si jamais vous me lisez chez Blogspot/Google, bonjour chez vous et voilà mes retours!

Mais le plus grave dans cette affaire est que j'ai découvert, un peu par hasard, et à la faveur de ce changement, plusieurs commentaires postés par des internautes, dont je n'avais jamais eu connaissance auparavant, pour la simple et bonne raison que ces commentaires n'apparaissaient pas auparavant dans la rubrique "modération" du back-office, laquelle permet de lire en amont, puis de publier les commentaires en question, si toutefois ils respectent la charte des commentaires. Pas de mails non plus informant de l'envoi d'un commentaire, comme c'était le cas à une époque. Ces commentaires n'existaient tout simplement pas. Le problème, c'est que certains de ces commentaires dataient de 2018, ou 2019, et qu'il étaient parfois le fait de lecteurs ou lectrices fidèles.

J'ai immédiatement publié tous les commentaires en souffrance, sauf un, envoyé récemment sur Serbian Reset, assez hystérique, agressif, voire limite menaçant, et assorti de la mention "KOSOVO JE SRBIJA" ("LE KOSOVO C'EST LA SERBIE"), formule toute faite dont on mesure depuis plus de trente ans l'efficacité pour ce qui est d'avoir permis de maintenir le Kosovo dans le giron serbe! Je n'ai pas encore décidé du sort de ce dernier commentaire (poubelle ou publication suivi d'une réponse)...

Je présente donc mes excuses à tous les commentateurs et commentatrices de ce blog qui auraient été victimes de ce dysfonctionnement, indépendant de ma volonté, en espérant qu'ils et elles prennent connaissance de ce message de service.

A bientôt pour d'autres posts et pour d'autres commentaires, en espérant que ce bug ne soit plus qu'un mauvais souvenir!

Photo d'illustration: "Chantier. Accès interdit à toute personne étrangère aux travaux"

samedi 8 août 2020

PAROLES...PAROLES...

 

On a récemment commémoré les 25 ans de "Srebrenica", et le blog a lui-même apporté sa pierre 2.0 à l'édifice du souvenir, jetant aussi au passage quelques pierres à ceux qui continuent de nier ou de minimiser les faits. A l'occasion de ces commémorations, j'ai également vu circuler abondamment sur les réseaux sociaux le discours d'Emmanuel Macron sur cette tragédie (vidéo ci-dessus), avec souvent des commentaires enthousiastes, ou, tout au moins, favorables aux propos du président français. Il est clair que je n'ai aucune sympathie, et je reste poli, pour ce dernier, ni pour sa politique, mais je ne voudrais pas, avec ce qui va suivre, donner l'impression de vouloir polémiquer pour polémiquer, autour d'un sujet aussi grave que le génocide de Srebrenica, qui appelle humilité, recueillement, et dépassement temporaire des divergences politiques. A vrai dire, ce n'est pas le rapport à cette horrible tragédie qui me pose soucis dans les paroles du Président de la République.

Simplement, j'avoue ne pas pouvoir rester de marbre, ni contenir un mélange d'irritation et d'amertume, en écoutant ce discours, typiquement français, plein d'emphase, de lyrisme, d'humanisme, et de belles paroles, de la part d'un homme qui, il y a à moins d'un an (novembre 2019), qualifiait la Bosnie-Herzégovine de "bombe à retardement aux portes de la Croatie", à cause du retour de djihadistes bosniaques dans la pays, lui fermant au passage la porte du processus d'adhésion à l'UE.