jeudi 10 janvier 2013

VOEUX A LA NATION, BILAN D'ETAPE ET POUR EN FINIR AVEC LA FIN DU MONDE

Yougosonic souhaite à ses lectrices et lecteurs une belle et heureuse année 2013 : santé, bonheur, réussite, amour, amitié, fraternité et unité...et tout ce que vous jugerez bon d'ajouter.



Les voeux de la télévision de Zagreb en 1969 (année de naissance de votre serviteur).
Délicieuse kitscherie d'un temps plus insouciant que le nôtre.

Je sais que je suis un rien en retard, et que du coup, les voeux de la maison nous situent à deux pas du Nouvel An orthodoxe. Aucun prosélytisme cependant chez le mécréant que je suis, juste une fin d'année coincée au niveau du dos ne favorisant pas la position assise du nerd devant son écran, un bref coup de spleen de retour à l'apnée hivernale après un mois et demi livré aux marchands du temple, suivis d'une reprise du "kuca-pos'o" (le métro-boulot-dodo" des Yougos) en flux tendu comme Vukovar en passe réintroduire le cyrillique.

A l'heure des bilans et perspectives, on le sait, la fin du monde n'a pas eu lieu. Pardon d'être trivial, mais j'ai du mal à m'asseoir tant j'ai encore le c.. troué par l'insistance avec laquelle la sainte alliance des médias de masse et du web 2.0 ont accordé attention, voire crédit, aux théories illuminées d'une poignée de survivalistes conspirationnistes, et les ont relayées. Il est vrai que les virées, caméra au point, au grand cirque de Bugarach, permettent très habilement de nous détourner des vraies et régulières fins de nos mondes. En l'occurrence, les descendants de ceux qui butèrent les Mayas, comme le chantait ironiquement Damir Avdic, ici même l'an passé, battent le pavé madrilène pour sauver ce qui peut l'être de leur monde en implosion. Idem à Athènes, "berceau de la civilisation" européenne, où le monde des Grecs s'écroule, et demain, peut être, le monde "civilisé". La "crise" est là, mot désormais passe-partout et perdant peu à peu de son sens, et vient justifier ce que notre novlangue appelle pudiquement les "réformes", "transition", "intégration" et "compétitivité", lesquelles orchestrent les fins de certains de nos mondes. Pas grand chose de nouveau, au final, par rapport à l'an dernier...


 La fin du monde ? 
En fait non, mais si quand même. 
Vidéo de l'expo "Weltuntergang" ("fin du monde" dans la langue d'Einstürzende Neubauten) par Autopsia (dont on a parlé ici) à Prague fin 2011.


Une chose est sûre, les fabricants de matraques ne connaissent pas la crise, et le cours de la lacrymo s'enflamme à Wall Street, où FBI et banques ont croisé leurs fichiers pour mieux démanteler les "terroristes" d'Occupy ...ou à la bourse de Notre-Dame-des-Landes, où les élus de Boboland négocient leur virage à droite.

 Le logo du groupe punk bosnien Unutrasnja Emigracija
résume à merveille ce que je pense de l'UE actuelle

A part ça, l'Union Européenne a eu le Prix Nobel de la Paix, ultime symbole sans doute du fossé de plus plus béant entre les bureaux feutrés des commisaires de Bruxelles ou des académiciens d'Oslo, et les citoyens européens, y compris parfois les plus europhiles (comme l'auteur de ces lignes), que l'UE s'est progressivement et méthodiquement aliénée.


 L'Europe aux artistes, pas aux eurocrates !
L'irremplaçable hit de TC Matic (le groupe d'Arno avant que celui ci se pique de faire du "Brel joue avec les Têtes Raides"), 
mon véritable hymne européen.


En ex-Yougoslavie, où la fin du monde a commencé de longue date (4 mai 1980 pour certains, 1991 pour d'autres), le coup du Nobel de la paix fait rire jaune, alors que l'UE a brillé par son incompétence et ses divisions face à la dislocation du pays et aux horreurs qui ont suivi, sans compter l'impression de néocolonialisme que donne le "gros machin" sur place, entre mise sous tutelle étrangère de l'économie (sur fond de liquidation) et sévères mises au pas (sur fond de régime des visas). On en parle souvent en ces pages, on n'y revient pas.

Dans la Yougosphère, la fin du monde continue en tout cas, au mieux dans la morosité, au pire dans les tensions et les coups de boutoirs de forces réactionnaires qui, malgré la paix (pas nobélisée pour le coup), continuent la guerre par d'autres moyens : montée agressive du religieux, partis nationalistes toujours puissants, mafiatisation de l'Etat, hooliganisation de la plèbe...


Confirmant l'une de nos "yougocyniques prémonitions" de l'an passé, la Serbie a mis au pouvoir le nationaliste Tomislav Nikolic (ci dessus, saisi un soir sur un transfo perdu sur le mont Avala, près de Belgrade), qui, allié à l'ancien vassal de Milosevic, Ivica Dacic, donne l'impression de faire quelque chose en arrêtant quelques oligarques à l'enrichissement suspect (pléonasme), alors qu'il se débarrasse en fait de quelques gêneurs politiques. Scénario connu, notamment chez le grand frère russe. En Bosnie-Herzégovine, le temps semble s'être arrêté, sur fond de querelles des partis nationalistes qui se partagent le gâteau du pouvoir. Les moindres mouvements sont ceux d'une lente implosion, notamment dans la capitale fédérale, où les musées ferment les uns après les autres, ainsi que les lignes de train internationales. 


Officiellement "faute de moyens",
en réalité souvent pour cause d'incompétence de leurs gestionnaires,
les musées de Sarajevo ferment...du pain béni pour les obscurantistes de tout poil, selon le vieil adage des intermittents du spectacle "si la culture coûte cher, essayez l'ignorance"

Vingt après le début du siège, Sarajevo, où le cosmopolitisme légendaire est quasi un souvenir, conforte son isolement. Pendant ce temps, Kusturica bétonne en Republika Srpska. Son dernier projet : un éco-musée sur la Romanija, superbe montagne au dessus de Sarajevo, où à vrai dire, la présence de fermes traditionnelles (j'y étais en 2007) ne me semble point justifier qu'on leur ajoute un ethno-bled en carton-pâte. 

Road-trip en Romanija en 2007.
Bien qu'en Republika Srpska, on n'a pas été découpé à la machette et les gens étaient même gentils ;-))

Mais rien n'arrête le bâtisseur ami de la Sainte Russie, et à l'heure des prédictions, je parie un pot de ajvar qu'il tourne dans les deux ans un film en Mordovie avec Depardieu, lequel ne dessoûlera pas lors de ses week-ends à Küstendorf....mais je m'égare.

En Macédoine, les deux principaux partis qui se disputent eux aussi le gâteau du pouvoir règlent désormais leur compte dans la rue, via leurs partisans respectifs. Une stratégie à haut risque en forme de fuite en avant, alors que Grecs, Bulgares et irrédentistes albanais aboient déjà dans la bergerie. On voudrait déclencher une guerre civile qu'on ne s'y prendrait pas autrement. En Croatie, passée la consternante hystérie nationaliste de la libération de Gotovina, c'est l'église catholique qui exerce un véritable terrorisme intellectuel, avec l'indifférence complice du président agnostique et du premier ministre athée, présents à la messe de Noël, alors que se discute au parlement le projet d'introduire les cours d'éducation sexuelle à l'école ...Une nécessité impérieuse dans un pays où les mineures enceintes sont nombreuses et où le SIDA est en pleine forme.
Manifestation de "zombies", entre esthétique des imagiers d'Europe Centrale, paganisme et situationnisme, à Ljubljana, en décembre 2012,
après que le premier ministre Janez Jansa ait traité les opposants aux mesures d'austérité et à la corruption généralisée de "zombies".

Dans ce tableau trop sombre, seuls quelques éclairs de lumières viennent apporter un peu d'espoir, comme le réveil de la réputée sage Slovénie, en panne de liquidité depuis octobre, et frappée façon "remède de cheval" par des mesures d'austérité qui riment surtout avec "privatisation" de la société, par une élite coupée du "pays réel", et, contrairement aux légendes, tout autant corrompue que les proches voisins "balkaniques" qui grouillent plus au sud. 

Superbe couverture, signée Tomaz Lavric, d'un récent numéro de "Mladina", 
l'ancienne revue des alternatifs et des mouvements démocrates slovènes dans les années 80, qui reste un média libre et "en opposition".

Plus globalement, les populations d'ex-Yougoslavie semblent peu à peu sortir de leur torpeur, après plus de 20 ans de somnifère national-autoritaire, paravent de tous les excès et magouilles d'une classe politique qui reste la grande gagnante de la "fin du monde" yougoslave. L'avenir nous dira si les manifs de Ljubljana, les mouvements d'ouvriers croates mis sur la paille ou les essais de survie en milieu turbofolk feront tâche d'huile et deviendront une lame de fond, ou si les moutons chers à Rambo Amadeus continueront de paître dans la prairie du conformisme, où repoussera le populisme.

Plus que jamais, l'espoir s'incarne surtout dans la pop-culture, qui, fin 2012, nous a envoyé trois bombes hip-hop, que, promis, on vous traduira dès qu'on aura bien décortiqué les paroles et qu'on aura plus de deux jours de congés.

"Touche pas aux tapettes", Damjan Los
le premier rapper gay de Serbie, avec un morceau couillu et rentre dedans.
Dans le très macho et facho rap serbe, seul Juice (dont on a parlé ici) a salué "le vent frais" que constitue l'arrivée de ce nouvel électron libre, qui dit lui même 
"je ne suis pas courageux, je suis juste fou!".
La lutte pour la survie en milieu turbofolk continue.

La Yougoslavie si la guerre n'avait pas eu lieu et que le pays était resté entier : une fédération démocratique  et indépendante de peuples, une puissance économique qui dirait non à l'UE. Très beau clip du Bosniaque Priki tourné par le croate Filip Filkovic Philatz.

Le rapper bosniaque Frenkie écrit à Milan, prénom d'un serbe fictif.
Un morceau sensible qui invite à la main tendue et à la réconciliation en brisant l'isolement et la peur de chaque communauté, et en reconnaissant les souffrances de chacun. 
Le clip, non officiel, et réalisé par la Radio FmJam de Tuzla, qui a contribué à lancer "Frenkie", résume bien le propos de la chanson.


Sans transition,  et beaucoup plus prosaïquement que tout ce qui précède, le blog fêtera sous peu son deuxième anniversaire. Les plus observateurs d'entre vous auront peut être constaté que le taulier s'est offert récemment une nouvelle accroche, là, sous le titre. Nous sommes toujours "une tentative d'expliquer l'ex-Yougoslavie", mais plus "par ses musiques, son underground, sa pop-culture", comme on le clamait encore fièrement il y a une quinzaine de jours. Désormais, c'est "en passant par les marges et les chemins de traverses". Ce n'est pas que les cultures (pop ou pas), les musiques et les undergrounds d'ex-Yougoslavie ne nous intéressent plus et n'auront plus droit de cité dans ce blog, bien au contraire, mais celui-ci a peu à peu, et tout naturellement évolué. En 2012, à côté de portraits du rock sarajévien, d'un essai de comparaison entre Exit et Guca, et d'une compil de tout ce qu'on vomit chez Kusturica, on a extrapolé sur les problèmes environnementaux, on a copiné pour des bonnes causes, on a ouvert notre première carte blanche, et on a même fini par s'offrir un carnet de route de nos vacances automnales à Split

Cette photo comme celles qui suivent n'ont rien à voir avec le texte, 
et sont là pour faire joli.

Bref, il fallait entériner ces discrètes mutations de l'objet, même si, sur le fond, on continue peu ou prou de parler de la même chose : de l'ex-Yougoslavie, de ses difficultés, de son histoire, des gens qui y (sur)vivent, de leurs espoirs et parfois engagements...le tout remis en perspective en convoquant les rockers, les ONG, les homos ou les linguistes. Je ne sais pas si cette nouvelle accroche résume bien tout cela, mais elle me semble ouvrir plus de champs et de possibilités. Nous la laisserons vivre et verrons bien si elle résiste aux évolutions à venir...

Je suis perso assez satisfait de ces nouvelles directions, le blog a gagné en saveur, en diversité, sans renier l'essentiel. Et vous qui êtes de l'autre côté, ça vous va ?



Seuls bémols en cette année 2012, j'aurais aimé être plus présent avec ce blog, le rendre plus vivant, plus animé. Le tempo s'est un peu essoufflé ces derniers mois, à mon sens. La faute en partie au "kuca-pos'o", et à mon ultra perfectionnisme maniaque qui exige que chaque post soit impitoyablement relu, vérifié, retravaillé, réécris. 

Je dois aussi confesser une présence régulière et addictive sur Facebook, où s'exprime le faux jumeau de ce blog, dealant ses infos, tuyaux, coups de gueules, vannes ou fulgurances liées à la Yougoslavie. Le mélange d'immédiateté et de réactivité du réseau est hypnotique et prenant, même si c'est l'aspect fil info dans toute sa diversité qui me séduit dans le Zuckiland : une communauté très hétéroclite s'y est structurée autour de Yougosonic...On y trouve des chercheurs en Balkanologie, des intellos marxistes-lacaniens, des militants écologistes, des admirateurs de Chavez ou des spécialistes du Proche Orient, des artistes destroy ou branchés, des ONGistes et des utopistes, des cinéphiles art et essai ou série Z, des globe-trotters intrépides, des profs au bahut, des étudiants en école de commerce, des cultureux, des fêtards, des journaleux, des keupons, des technos, des homos ou des rastas, des gamins et des quinquas, des Yougos restés au bled ou des 3e générations, des exilés, des patriotes et des apatrides...et sans doute quelques ratons laveurs. By the way, toutes les communautés ex-Yougoslaves sont représentées, kosovars albanais et magyars de Voïvodine compris. J'en suis ravi, et je tiens beaucoup à ce grand mix de gens et de genre qui gravite là. 



Forcément, c'est passionnant de suivre ce que tout ce monde a à dire et à partager. Beaucoup de ce qui circule là en continue, et les discussions que ce flot génère, sont une matière riche qui vient alimenter le blog. J'ai, de fait, un peu de mal à m'en extraire. Quant à twitter, chez qui je me suis inscrit en décembre, outre l'aspect rafale de kalashnikov du fil info qui s'y emballe à toutes blindes, le gros bavard que je suis ;-) goûte assez peu la concision qu'exige le célèbre service de micro-blogging...même si c'est un bon exercice sur le plan intellectuel. 
J'en profite au passage pour remercier mes lectrices et lecteurs, qui lisent ce blog, malgré mes phrases à rallonge, de surcroît minées en leur sein par au moins deux digressions et trois parenthèses, mes paragraphes interminables et mes tics d'écriture ;-) Respect ! Sinon, pour twitter, pas encore convaincu, mais on y pêche là aussi des infos utiles, donc pour l'instant, j'y suis et j'y reste.




Bref rappel au passage concernant ce blog et les commentaires, qui se font rares, sauf exceptions, mais sans doute la petite mise en point qui accueille tout commentateur potentiel refroidit les trolls les plus hardis. Quelques com' récents ont fini directement à la poubelle car ils brisaient la charte telle que je l'ai définie. On me trouvera peut être radical, mais je n'ai pas envie de perdre mon temps dans des dialogues de sourd sur qui était le premier dans les Balkans au Néolithique, ni à essayer d'argumenter avec quelqu'un qui écrit que les homosexuels sont "des immondices"... Je prends néanmoins l'arrivée de ce genre de mouches à merde du clavier comme une rançon de succès de ce blog. Plus on touche de monde, plus on touche de cons, c'est bien connu. A part ça, je sais que le blog est lu par des gens qui ne partagent pas forcément mes idées mais assez intelligents pour être capable d'entendre un autre point de vue que le leur. A ceux là, peace, et encore une fois, je suis toujours prêts à discuter et à débattre tant que chacun exprime ses idées avec courtoisie, intelligence, arguments et pourquoi pas humour.
...mais ça, c'est vrai que ça demande un peu plus d'efforts que de bouffer du tchetnik (1) ou du shiptar (2) en langage SMS.
(1) nationaliste serbe (pour faire court)
(2) terme (très souvent péjoratif) utilisé par les Serbes pour désigner les Albanais, le mot vient d'ailleurs de "Shqiptar", le mot albanais désignant (non péjorativement cette fois ci) ce peuple. 



Toujours dans la rubrique "mise au point" : je suis un peu fatigué d'expliquer aux uns comme aux autres que Yougosonic n'est ni anti-serbe, ni anti-croate, ni anti-bosniaque, ni anti qui que ce soit d'autre :
1) On s'appelle YOUGOsonic et non serbosonic, croatosonic et autre slovenosonic, parce qu'on s'intéresse à la Yougosphère dans sa globalité, et parce qu'on pense, sans être yougonostalgique, ni des suppôts de Tito, que la Yougoslavie était bien mieux que les micro-Etats bananiers et paupérisés qui sont nés de son écroulement. Ceux qui espèrent trouver ici la confirmation de leurs fantasmes nationaux resteront sur leur faim.
2) On n'épargne personne dans ses défauts, errements et déviances, mais on adore tout le monde dans ses qualités, talents et exploits.
3) Je rappelle que je suis Français, Yougoslave d'adoption, et que cette position autorise à la fois la distance qui permet le jugement, et la proximité qui favorise l'empathie ...et beaucoup d'affection.




Mais trêve de justifications. En 2013, l'aventure continue, et parmi les nouveautés, je compte faire du Top of the Popov, notre hit parade improbable et intemporel qui s'ennuie pour l'instant dans la colonne à droite, une rubrique plus régulière. Ce sera l'occasion de lâcher de la musique yougo en roue libre et dans tous ses états, entre vieux schlager (une récente découverte), electro-bruitiste, reggae dub et folk décalé...


 Les zagrébo-sarajéviens de Pro Arte dans les 60's, et leur schlager pâtissier mais pas putassier, comptant l'histoire d'un vieux vendeur de chocolat que les gamins adoraient et surnommaient "Tchokolino".
La Yougoslavie "de (grand) papa", ses petits métiers, ses personnages pittoresques, et sa variétoche légère comme l'ère du temps...


On relancera aussi Yougokino avec un peu plus d'entrain, on s'autorisera parfois la "forme courte" dans des petites brèves (apprenons la concision ;-) ), et on inaugurera d'autres cartes blanches. Celle dévolue à l'Etoile Noire continue bien sûr, avec un troisième épisode sur les rails, et bientôt je vous raconterai "comment je suis devenu un yougosonique". Plus globalement, je continuerai de partager tout ce qui me semble digne d'intérêt sur ce territoire fascinant qu'est l'ex-Yougoslavie.

Merci de votre fidélité et confiance, et à très vite pour la suite !


4 commentaires:

  1. Salut,
    Bonne année et longue vie à toi et à ton blog;
    Ton blog est vraiment très intéressant et on y apprend plein de choses.
    Concernant les choses négatives, on aurait pu en ajouter un certain nombre (par exemple ce qui se passe Presevo en ce moment), mais ce que tu laisses entrevoir dans ce blog c'est qu'il y a une multiplicité de puissances dans ce pays qui sont en train de se libérer. Et que face à ça les tyrans,mafieux et esclaves cherchent à conserver leur pouvoir ou leur place d'esclave en développant la négativité (société de consommation, retour à la religion la plus primaire, turbofolk, ressassement du passé) et en faisant croire aux gens qu'ils ne peuvent ni changer les choses ni créer. Ce qu'il reste malgré tout ce lavage de cerveau dans l'esprit de nombreuses personnes là bas, c'est que dans le passé,ils(ou leurs parents)ont fait des choses ensemble et qu'il y a une partie de leur manière d'être si j'ose dire qui est commune. C'est peut être encore plus flagrant pour un étranger qui se ballade là bas. Et les réseaux qui commence à se former sur ton blog et ailleurs sont de bonne augure. J'ai dernièrement regardé ''échappées belles'' sur la Yougoslavie, et ce qu'on y a vu est rejouissant :le gars qui habite au dessus de Dubrovnik qui en une seule phrase résume la différence entre 'être croate'' et ''faire quelque chose pour son pays, pour soi et pour les autres'' ou le Bosniaque d'une des iles de Belgrade.
    http://www.france5.fr/emissions/echappees-belles/diffusions/15-12-2012_18035


    Reste à faire le tri dans tes réseaux (si les Lacaniens s'y mettent, on est mal barré).Je plaisante bien sur, même dans les reseaux il y a des devenirs despotiques , et si Lacan veut prendre la nationalité yougoslavique qu'il y aille, mais on saura lui rappeler à temps que le signifiant est définitivement mort, et que les patates mêmes si elles sont rhizomatiques se conservent au frais.

    Ce post ne se veut bien sur nullement profond même s'il est pompeux.

    Et comme dirait l'autre :Spinoza encule Hegel (et Lacan tant qu'on y est).

    Pozdrav

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  2. Hello Zou,

    Pardon pour cette publication tardive de ton post : point de censure ;-) mais un long déplacement pro. Il semblerait que mes tentatives d'échapper au "kuca-posao" soient vouées à l'échec. Pourtant, puisqu'on est dans les références psy, identifier le problème, c'est déjà en partie le résoudre, n'est ce pas ? ;-)

    Merci pour les compliments. Tu as bien résumé ce que ce blog essaye d'expliquer. J'aime bien ta trinité tyrans/mafieux/esclaves et leur interaction, parce que, sans généraliser ni faire preuve de manichéisme, c'est assez ça qui se passe.

    Ah ! Les relations troubles entre signifiant et signifié, elles sont bien à l'oeuvre elles aussi dans les Balkans, mais mes compétences en philo s'arrêtent aux cours du lycée et à quelques lectures ensuite, et je ne serai pas en mesure d'écrire un post sur la question (il y aurait de quoi faire pourtant).

    Pas encore regardé ton lien, mais je le fais sous peu sans fautes.

    Sretna nova godina/srecna nova godina à toi aussi.

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  3. Déniché sur Youtube.

    http://www.youtube.com/watch?v=C9ia5d6w40U

    Le film d'entracte diffusé en mai 90 lors du festival de l'Eurovision(organisé à Zagreb cette année là).

    Dame Yougo en version idyllique et "orchestrale"...

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  4. @Orvet : excellent!

    C'est vraiment troublant de voir un tel docu, diffusé à quelques mois de l'embrasement yougoslave. En plus avec le titre "Yugoslavia changes"...Mon allemand n'est pas assez bon pour que je comprenne l'ensemble du reportage, mais j'ai capté ça et là qu'ils évoquent la complexité du pays, les identités imbriquées, une certaine fragilité.

    Merci

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